Étude de la biodiversité dans les parcs et jardins historiques

Le projet

Associant patrimoine naturel et culturel, les parcs et jardins historiques constituent des milieux fortement anthropisés accueillant paradoxalement différentes formes de nature. Au-delà de leurs valeurs hautement culturelles qui en font des témoignages patrimoniaux de génération en génération, les parcs historiques accueillent de nombreuses fonctions essentielles de production (potagers, vergers, pépinières, boisements forestiers), de régulation (réseaux hydrauliques) ou encore socioculturelles (art, loisirs actifs, détente, bien-être).

La diversité des milieux abrités propices à certaines espèces de faune et de flore fait des parcs historiques des lieux privilégiés pour le développement de réseaux écologiques intégrés susceptibles de contribuer aux engagements de l’Union européenne en matière de restauration de la nature. En réponse aux effets déjà perceptibles du dérèglement climatique (perte de diversité floristique, assèchement des réseaux d’alimentation et des sols, multiplication des problèmes sanitaires touchant le patrimoine végétal), l’approche intégrée envisage un renforcement de la biodiversité déjà présente et le développement d’une gestion plus durable mais également soutenable par les acteurs de terrain.

Le projet porte sur une sélection de parcs et jardins historiques (privés/publics) représentative du patrimoine paysager du pays dans sa grande diversité historique, paysagère et contextuelle. A cet effet, un appel a été lancé aux propriétaires et/ou gestionnaires désireux de s’intégrer dans la démarche en acceptant que leur propriété ou le bien dont ils sont en charge fasse l’objet d’études exploratoires encadrées durant l’année académique 2021-2022 destinées à alimenter les différents objectifs du projet.

Phase exploratoire 2021-2023

En juillet 2021, un appel a été lancé aux propriétaires et/ou gestionnaires désireux de s’intégrer dans la démarche en acceptant que leur propriété ou le bien dont ils sont en charge fasse l’objet d’études exploratoires de terrain par l’équipe de recherche et, occasionnellement, de visites encadrées de groupes d’étudiants, répondant aux différents objectifs du projet. En 2021-2023, une vingtaine de parcs historiques ont été analysés dans le cadre du projet, de travaux de fin d’études et/ou de dossiers pédagogiques.

Développements 2023-2025

En 2023-2025, de nouvelles études de parcs et jardins seront menées et associées à un focus sur la biodiversité des zones humides. Celles-ci permettront les développements suivants :  

  • améliorer l'outil d'évaluation de la biodiversité construit durant la phase exploratoire (2021-2022) ; 
  • apporter un éclairage spécifique sur la faune (macro-invertébrés) et la flore (macrophytes) des zones humides (bassins, étangs, ruisseaux, etc.) ;
  • tester l'utilisation d'une application numérique dédiée à la gestion de la biodiversité (BioPlanner) développée au sein de l'Axe Biodiversité & Paysage de Gembloux Agro-Bio Tech.

En partenariat avec l'Agence wallonne du Patrimoine (AWaP), une deuxième Journée de rencontre des acteurs de terrain sera organisée au printemps 2025 lors de laquelle les chercheurs présenteront les premiers résultats des nouvelles études menées. 
 

Objectifs

Scientifiques : évaluation comparative de la biodiversité présente dans les parcs et jardins historiques – définition d’un cadre de référence (indicateurs de biodiversité / gradients d’intensité de gestion) – appliquée à un nombre limité de parcs historiques avec un focus sur la biodiversité des zones humides (bassins, étangs, ruisseaux, …) à travers des campagnes d’échantillonnage. 

Une des finalités du projet est l’élaboration d’un outil de connaissance, d’analyse et de gestion de la biodiversité destiné aux propriétaires et gestionnaires (privés/publics) de parcs et jardins historiques

Sensibilisation des acteurs de terrains (propriétaires et gestionnaires) aux notions de biodiversité. Accompagnement dans l’objectivation des valeurs de biodiversité dans une perspective de gestion durable et soutenable des parcs historiques.

Formation des étudiants en architecture des jardins, architecture du paysage et bioingénieurs à la gestion des parcs et jardins historiques dans le contexte de l’érosion de la biodiversité et du dérèglement climatique (résilience).

Activités 2021-2022

Plus de 80 propriétaires et gestionnaires de parcs et jardins historiques ont répondu à l’appel à participation sur base volontaire (lancé en juillet 2021) et seront invités à participer à différentes activités en 2021-2022, en particulier :

Tous ont été invités à participer aux différentes activités programmées et objectifs du projet, en particulier :

  • alimenter les travaux et analyses de terrain réalisés par les groupes d’étudiants sur une sélection de parcs et de jardins historiques et encadrés pédagogiquement par les enseignants de la HECh et de l’ULiège (Voir onglet : Activités pédagogiques).

Les données individualisées qui auront été récoltées dans le cadre de ces études de terrain serviront exclusivement à nourrir la recherche elle-même. Elles ne seront pas communiquées à des tiers sans l’accord des propriétaires ou gestionnaires et ne les engagent pas dans une quelconque obligation de gestion imposée.

  • répondre à une enquête sur la perception de la biodiversité dans les parcs historiques (2021-2022).

L’enquête a été mise en ligne début décembre 2021 (accessible jusqu’au 15/01/2022) par des étudiants de 2e master en Gestion des Forêts et des espaces naturels (Bio-ingénieur GFEN) sous la direction du professeur G. Mahy. Les premiers résultats ont été présentés lors de la Première Journée de rencontre des acteurs de terrains organisée à Namur en avril 2022 (voir onglet : Événements et rencontres) 

  • participer à la première Journée de rencontre des propriétaires/gestionnaires (avril 2022)

L’objectif principal de cette manifestation était d’informer et soutenir les propriétaires et gestionnaires de parcs et jardins historiques désireux de s’inscrire dans une démarche de connaissance des valeurs de biodiversité de leur propriété et de la gestion durable de leur patrimoine historique et paysager. D’autres objectifs visent la communication de projets exemplaires menés dans des domaines historiques belges ou français (privés/publics), le partage de bonnes pratiques, la création d’un réseau d’experts et praticiens formés à la gestion écologique en parcs historiques. 

Activités pédagogiques

Durant l’automne 2021, 5 promotions d’étudiants de la Haute Ecole Charlemagne (bachelier en Architecture des jardins, Gembloux) et de l’Université de Liège, Gembloux AGT (master en Architecture du paysage et master Bio-ingénierie/Gestion des forêts et des espaces naturels) ont réalisé, en concertation avec les propriétaires/gestionnaires locaux, des études ciblées sur une sélection de parcs et jardins historiques situés dans les trois Régions du pays. 


En fonction des exigences pédagogiques et des contenus des enseignements concernés, les travaux visaient différents axes de recherche :

  • réalisation d’inventaires de terrain et d’analyses cartographiques ;
  • analyse des valeurs paysagères et patrimoniales spécifiques des parcs étudiés ;
  • identification de conflits potentiels de gestion de la biodiversité présente face aux exigences/contraintes de la conservation d’un patrimoine historique et paysager protégé ;
  • analyse de l’état du réseau écologique existant et de la place des parcs historiques dans ce réseau ;
  • formulation de propositions de restauration, réhabilitation et/ou aménagement en faveur de la biodiversité et/ou des habitats/espèces d’intérêt communautaire ;
  • évaluation de l’apport d’un trame des parcs et jardins historiques au sein du réseau écologique actuel (arrêté du 9/05/2019) ;
  • orientations de gestion spécifique touchant le patrimoine végétal et la biodiversité présente et potentielle.

Les travaux de groupes ont été présentés lors d’une journée de Workshop (3/12/2021) à Gembloux, à laquelle ont participé une cinquantaine d’étudiants et plusieurs enseignants.


Les travaux, évalués par les enseignants, ont ensuite été communiqués à l’équipe de recherche qui en a tiré des enseignements susceptibles de nourrir et faire évoluer le projet de recherche Bio./Pat.

Equipe de Recherche
  • Coordination  
    Nathalie de Harlez de Deulin, historienne des jardins, PHD en Histoire, Art et Archéologie, maître assistante HECh (Gembloux) : maître-assistante Haute Ecole Charlemagne (Gembloux) : https://www.nathaliedeharlezdedeulin.be/
  • Chercheurs associés 
    - Alexis Billon, master en Architecture du Paysage (ULiège), maître assistant à la HECh (Gembloux)
    - David Cammaerts, master en Sciences biologiques (ULB), diplôme d’Études spécialisées en Gestion de l’Environnement et Aménagement du Territoire (ULB/IGEAT).
  • Collaborateur(s)
    Ludovic Sartiaux, master en Sciences biologiques (ULB) 
     
Partenaires
  • Grégory Mahy, master bioingénieur, professeur ordinaire ULiège, Axe Biodiversité & Paysage : https://www.gembloux.ulg.ac.be/biodiversite-et-paysage/accueil/
  • Sylvain Boisson, master bioingénieur, PHD en restauration écologique, assistant ULiège, Axe Biodiversité & Paysage 
  • Ghislain d’Ursel, propriétaire et gestionnaire du domaine du château de Hex (Heers)   
  • Louis le Hardÿ de Beaulieu, propriétaire et gestionnaire du domaine du Bois-Lombut à Gosselies (Charleroi)  
  • Cédric Vanneste, coordinateur de projet I Climat, environnement & biodiversité à la Fondation Roi Baudouin.
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